Phénomène en pleine expansion, l’alcoolisme au féminin est souvent plus mal considéré que l’alcoolisme au masculin. Il s’en distingue aussi par des causes quelque peu différentes.
Toute femme peut être touchée quel que soit son milieu social ou culturel avec une flambée ces dernières années chez des femmes avec des postes importants et qui semblent assurer sur tous les fronts avec force et détermination…
Si l’alcool social est monnaie courante chez les hommes, il fait également son entrée dans l’univers féminin au fur et à mesure que celui-ci prend son envol. Hommes ou femmes d’affaires, l’alcool fait partie de la socialisation. Les accros de l’apéro ne se distinguent plus par leur sexe.
L’image de la femme étant souvent associée à une image de pureté ou de douceur, une femme ivre sera regardée avec plus de mépris que son homologue masculin. Raisons parmi tant d’autres pour lesquelles la plupart boiront plus facilement en cachette et verront leur mésestime de soi croître à une vitesse fulgurante.
Enfin, les jeunes filles ne sont pas en reste : de plus en plus ,parmi les adolescentes, sorites riment avec beuveries !
Même les femmes retraitées ou veuves peuvent être happées par l’appel de l’alcool.
Bref, il y en a pour tout le monde…
1.Mais qui sont ces femmes…
Elles sont souvent divorcées ou séparées. D’autres semblent avoir tout pour être heureuses : famille, bon poste, de beaux enfants, un mari dont tout le monde rêve.
Et pourtant, elles se sentent si seules à l’intérieur d’elles-mêmes ! Elles ont l’impression de vivre un grand écart entre ce qu’elles montrent d’elles et ce qu’elles ressentent au plus profond de leur âme. Un syndrome d’imposture qui les tenaille.
Parmi les raisons majeures vont figurer le vide affectif, un état dépressif et la difficulté à gérer leurs émotions, leur surcharge mentale.
Face à ces difficultés personnelles, l’alcool aura tôt fait d’être un refuge pour oublier, pour fuir ce qui les hante.
L’alcool s’installe alors comme l’ami qui apaise, détend, rassure…Ami toxique certes mais ami quand même.
2.Une vulnérabilité différente des hommes.
En effet, la nature humaine semble avoir favorisé le métabolisme des hommes. A parts égales, les femmes seront plus rapidement ivres car l’alcool a moins de chance de se diluer dans la masse musculaire. A même nombre de verres, l’élimination se fera plus lentement aussi. Bref, la dépendance aura plus vite fait de s’installer…
Les risques d’atteintes hépatiques vont également apparaître plus tôt à consommation égale sur un nombre d’années similaire.
A la liste des différences s’ajoutent des complications neurologiques plus fréquentes.
La tendance est aussi parfois plus propice à cumuler les addictions : médicaments, nourriture, alcool peuvent ainsi se combiner allègrement pour tenir les impératifs privés et obligations professionnelles qui oppressent tant…Du moins dans un premier temps.
3.Les signes qui doivent alerter…
- L’impression de mieux en mieux tenir l’alcool…et d’être de moins en moins ivre.
- Bouffées d’anxiété lors de l’impossibilité de boire.
- Difficultés à se freiner une fois la consommation lancée.
- Préoccupations autour « d’être sûre » d’avoir des bouteilles à sa disposition, de ne pas être à court.
- Désir répété, mais vite dissipé face à un verre ,de diminuer ou d’arrêter sa consommation.
- Conséquences négatives sur la vie sociale : tendance au repli ou sentiments de honte après certains comportements en état d’ivresse.
- Une consommation qui perdure en dépit de problèmes de santé de plus en plus nombreux et récurrents.
- Des remarques de l’entourage sur notre consommation.
Comme pour toute addiction, le déni ou la dédramatisation sont souvent présents, on a son petit stock de croyances pour se rassurer : « Je ne bois jamais avant midi, je ne bois que du vin, jamais d’alcool fort… ! ». Etc.
En sortir…
D’abord identifier et reconnaître :
La première étape sera de s’observer sans jugement, sans critique…Juste essayer de comprendre ce qui se joue :
Quelles sont les circonstances aggravantes/ atténuantes ?
Quel est l’état émotionnel avant de boire le premier verre ? Après ?
A-t-on d’autres moyens de se détendre ou de se défouler ? (Souvent manger et boire constituent des options rapides et directement accessibles pour se décharger après une longue journée)
Avons-nous tendance à boire pour se relaxer ou pour se rebooster ?
Boit-on pour se sentir plus à l’aise en société, en présence d’autres personnes ?
L’alcool est-il un rituel qui signe la fin d’une journée de travail…et le commencement d’une vie familiale ?
…
Ensuite en parler et se faire aider
Se faire aider est essentiel que ce soit par son médecin traitant, un psychiatre, un suivi psychothérapeutique, un traitement…Le tout combiné avec une grande humanité et beaucoup de bienveillance. Le but visé sera de se sentir plus heureuse de l’intérieur et de reconstruire une image de soi faussée ou défaillante.
Un atout cependant : plus ouvertes à la psychologie, les femmes consultent en général plus facilement que les hommes et font souvent preuve de plus de constance dans leur traitement.
Ces derniers points sont importants car il ne suffit pas d’arrêter de boire, encore faut-il continuer d’arrêter…
Sans aide, sans soutien, une reprise sera quasi inéluctable quelle que soit la volonté de la personne. Et bien sûr, ceci est valable tant pour les hommes que pour les femmes.
Conclusion :
L’alcoolisme au féminin se décline davantage autour d’un mal-être psychologique qu’autour de raisons sociales. Il en est parfois d’autant plus insidieux. Le phénomène est en constante augmentation et vient souligner les pressions qui pèsent sur les femmes d’aujourd’hui. Cette souffrance mérite toute notre attention bien plus que du mépris.
Si ce mal vous anime, osez demander de l’aide ! Le chemin est parfois arpenté mais apprendre à vous aimer sera votre plus bel apprentissage, bien plus que celui de l’orthographe ou de la conduite automobile 😉
Je vous souhaite une semaine sous le signe de la bienveillance
Florence : Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !