Le débat est toujours ouvert mais de plus en plus d’études convergent vers cette hypothèse.
Le tout est de voir quel point de départ on prend…

Si on part de l’idée que l’anorexie est basée sur une phobie de grossir, la réponse est non.
Si on part de l’idée que l’anorexie est axée sur un désir/un plaisir de la minceur, la réponse pourrait être oui.

Voyons cela plus en détails…

1) Petit rappel : l’anorexie

Cfr article sur mon blog sur les troubles alimentaires

se-liberer-des-troubles-alimentaires.toutestpossible.be/category/les-differents-troubles-du-comportement-alimentaire/page/2/

Voyons d’abord en détails les critères repris par les manuels (CIM-10)

  • Perte de poids ou incapacité à en prendre conduisant à un poids au moins inférieur de 15% du poids normal (IMC < 17,5)
  • La perte de poids est provoquée par le sujet qui évite les aliments « qui font grossir »
  • Perception de soi comme étant trop gros, avec peur de grossir.
  • Trouble endocrinien diffus : aménorrhée (absence ou disparition des règles chez les filles)

On distinguera deux types d’anorexie mentale:

Le type restrictif pur

Dans ce cas, la perte de poids provient d’une restriction alimentaire tant quantitative (diminution drastique des portions, saut de repas…) que qualitative (rejet de certaines catégories d’aliments pourtant indispensables à la santé) et de la pratique d’exercices physiques faite de façon excessive (addictive).

Le type purgatif

Ici, la personne a régulièrement recours aux vomissements provoqués, à des coupe-faim, diurétiques, laxatifs…
L’anorexie peut commencer à s’alterner avec des crises de boulimie.
D’autres stratégies peuvent également faire leur apparition selon les cas: tabagisme avec l’idée précise de maigrir, toxicomanie, utilisation excessive de chewing gum, restriction hydrique (cf. utilisation de diurétiques), potomanie (consommation d’eau en grandes quantité pour se remplir le ventre et /ou dans l’espoir d’éliminer).

Au fur et à mesure de la perte de poids, une sorte d’euphorie s’empare de la personne et un sentiment de toute puissance voit le jour (défier la faim, défier la vie) ; cet état de fait contraste particulièrement avec l’état physique observé.

Et c’est bien là le piège de la dénutrition : elle donne pendant toute une période le sentiment d’une énergie phénoménale (d’où le sentiment de toute puissance évoqué). Malheureusement il ne s’agit là que d’une illusion hormonale car dans les faits, le corps s’épuise de minute en minute et brûle ses dernières réserves annonçant une décompensation qui pourra être fatale à certains.
La personne ne reconnaît pas sa maigreur, voir même, se trouve toujours grosse !

L’image et l’estime de soi sont souvent au ras des pâquerettes.
L’expression des émotions est fortement réduite voire inexistante.
On observe très souvent un surinvestissement intellectuel et des résultats scolaires nettement au-dessus de la moyenne.
Le perfectionnisme est à son apogée et la pensée est souvent inflexible (la personne souffrant de ce trouble, « n’en démord pas »)

L’anxiété face à la vie est telle, que la personne tente constamment de contrôler tout son environnement.
Pour tenir son cap, l’anorexique se construit des images répulsives de la plupart des aliments : matières grasses, sucre, pain, pâtes, féculents sont diabolisés.
Il y aura donc les bons et mauvais aliments ; les aliments permis et ceux qui seront strictement interdits.

La personne a un seul objectif : contraindre son corps à maigrir ! Et pour se faire, le calcul des calories se fera à chaque prise alimentaire. La nourriture est réduite à sa composition calorique.

2) Les critères de l’addiction :

D’abord, il faut un stimulus (une substance ou un comportement) qui va générer une réponse de plaisir et de satisfaction intense. L’association s’installe : ce stimulus = plaisir, récompense.

Et de fait le système de récompense du cerveau est fortement activé ce qui pousse le sujet à répéter le processus. Bien sûr le plaisir n’est là qu’à court terme, les effets désastreux qui viennent plus tard auront vite fait de passer à la trappe et d’être oubliés.

La répétition une fois installée, la personne n’arrive pas à éliminer son comportement addictif et ce malgré ses efforts (« c’est plus fort qu’elle »).

L’absence du comportement génère une vive tension qui ne pourra être soulagée que par la répétition du geste.

La dépendance peut être psychologique et physique

3) Alors, l’anorexie ? Une addiction ?

De nombreuses recherches, avec une imagerie médicale à l’appui, démontrent que plus que la peur de grossir ( ce qui activerait l’almygdale ) c’est l’attrait pour la maigreur qui est présent (ce qui active alors le système de récompense au même titre que d’autres addictions)

A cela s’ajoute, la recherche de sensations corporelles « euphorisantes » : en effet, nous l’avons vu plus haut, le jeune va engendrer un état proche d’une certaine jouissance, un sentiment de toute puissance (tout comme dans l’addiction à des conduites à risques).
Les hormones secrétées vont ainsi avoir un pouvoir stimulant.
Le système de neurotransmission de la sérotonine est lui aussi en jeu, or cette voie est également impliquée dans les comportements impulsifs avec perte de contrôle ainsi que dans les troubles anxieux et les TOC.

Si on imagine bien la compulsion liée aux tablettes de chocolat, ici il s’agira de remplacer le chocolat par la compulsion au jeune ( avec les sensations qui en découlent) et à la maigreur.

Alliée à des phases boulimiques, son incorporation dans les troubles addictifs devient encore plus évidente.
On peut compléter le tableau avec d’autres addictions souvent associées à l’anorexie : la bigorexie (addiction au sport), l’alcool ou les médicaments, les laxatifs et diurétiques.

Enfin, la piste génétique serait également présente dans les troubles du comportement alimentaire tout comme dans les troubles addictifs.

Conclusion :

Les recherches scientifiques sont toujours en cours mais les pistes convergent à considérer l’anorexie comme faisant bel et bien partie des addictions. Les approches thérapeutiques utilisées pour ces dernières pourraient donc également aider les personnes souffrant de ce trouble alimentaire.

Je vous souhaite une semaine empreinte de joie et de bienveillance

Florence : Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !

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