Et la réponse est malheureusement « oui » même si ce phénomène est assez rare. Il ne s’agit pas ici de tentatives de suicide qui peuvent ponctuer une vie à 2 ou 3 reprises lors d’épisodes de dépression profonde ou de désespoir.
Cet article vise une compréhension du phénomène en tant qu’addiction proprement dite.

1) Pourquoi une addiction ?

A la base, on aura une personne en proie à de grosses difficultés interpersonnelles, ayant un trouble identitaire et avec un sentiment de vide intérieur abyssal.

Ensuite :

  •  Le passage à l’acte est répétitif et se produit par cycle.
    L’aspect cyclique n’apparaît pas toujours de façon évidente au début. Souvent c’est une expérience précise qui va servir de déclencheur voire de révélateur.
  • La personne ne parvient pas à résoudre son malaise par d’autres moyens.
  • L’acte suicidaire est perçu comme le moyen ultime de sortir de son état soit via le moyen utilisé (médicaments, mutilation) soit par l’état engendré (torpeur, apesanteur, perte de conscience, disparition momentanée de la souffrance…)

Enfin :

  • Soulagement de l’état de tension une fois l’acte réalisé (ce qui laisse une empreinte positive dans l’esprit du sujet).
  • Le cycle s’autonomise et commence à s’auto-entretenir.

2) La recherche de la mort ?

Le plus souvent (addictive ou non) la tentative de suicide vise plus à mettre un terme à la souffrance qu’une envie de mourir au sens propre.
L’idée centrale est plutôt d’appuyer sur « stop », « d’être tranquille », « d’être délivré ».

Maintenant nous ne pouvons nier la confrontation avec la mort et ce dans tous les cas.

Et de fait, on pourrait presque faire un parallèle avec le jeu pathologique ou la toxicomanie. Sauf qu’ici on joue ici avec la mort de façon plus directe.

Le but serait plutôt symboliquement de faire mourir cette part de soi qui nous accable de façon lancinante, de créer une rupture avec l’insupportable.

L’idée serait aussi pour certains de revenir « autre » de l’acte posé, d’être métamorphosé par leur geste. Le postulat de départ étant que frôler la mort ne peut laisser indifférent.

C’est ainsi que se crée l’illusion que tout est réglé, que les difficultés sont disparues (momentanément) comme par magie…

Jusqu’au prochain facteur ou état similaire à celui qui a déclenché la crise précédente …Et c’est reparti pour un tour.

Un peu comme le consommateur d’héroïne qui espère toujours retrouver l’état planant du premier shoot.

Autre élément qui peut jouer : obtenir la permission de vivre comme si le fait d’avoir survécu était un signe qu’on mérite d’être là.

3) Des bénéfices secondaires que l’on souhaite reproduire :

En effet, chez certains l’empreinte laissée par un passage à l’acte est tel que c’est celle-ci que l’on va rechercher au travers de la répétition.
Cette empreinte peut être variable d’une personne à l’autre comme on a pu le voir ci-dessus mais reprenons quelques exemples :

  • Libération de l’état de tension.
  • Impression d’être une nouvelle personne ou de retrouver une identité.
  • Conviction que c’est la solution pour remettre les pendules à l’heure.
  • Sensations marquantes et impressions corporelles perçues comme agréables.
  • Changement d’attitude de l’entourage.
  • Le passage à la perte de conscience.
  • L’empreinte laissée par les soins prodigués ou par l’équipe soignante.
  • La sensation lors de la réanimation.
  • La sensation de toute puissance générée par le fait d’avoir été plus fort que la mort.

Autant d’éléments qui peuvent se rapprocher d’un état de « jouissance » ou de « réparation ».

A noter que selon les moyens utilisés (moyens violents et douloureux), la souffrance peut elle-même constituer une sorte de jouissance masochiste.

C’est ainsi que la répétition pourra se faire autour de deux axes :

  • Soit une difficulté psychologique rappelant l’acte précédent
  • Et/ou la recherche des sensations éphémères procurées par l’acte

Et comme l’éphémère est une condition sine qua non à l’addiction…

Conclusion :

Oui, les comportements suicidaires peuvent se répéter de façon addictive !
Chaque acte porte alors en lui une empreinte marquante pour la mémoire, empreinte qui va mener à la dépendance psychologique.
La tentative est alors là pour remplir toute une série de fonctions visant un apaisement éphémère.
Inutile de préciser l’état de souffrance immense présent chez l’individu concerné. Souffrance qui nécessitera un suivi médical et psychologique important.

Je vous souhaite une semaine empreinte de paix intérieure et sans idées noires !

Florence : Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !

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