Le débat est actuellement encore ouvert avec des points de vue assez différents selon que l’on se trouve sur le continent européen ou américain.

Internet est-il addictif ?
Est-il plutôt le catalyseur de tendances addictives préexistantes ?

Toutes utilisations du web peuvent-elles être dangereuses ou seulement certaines ?

Doit-on mettre dans le même panier les sites de jeux en ligne et la consultation de sites plus génériques ?

Comment distinguer une passion d’une compulsion ?

Telles sont les questions que je vous propose d’éclaircir aujourd’hui 🙂

1. Internet est avant tout un outil, un véhicule

Comme tout outil, il ne pose pas problème en soi, ce n’est que l’utilisation que l’on va en faire qui peut poser difficulté.

En soi, il serait bien compliqué de se passer d’internet de nos jours que ce soit au travail, ou pour chercher des informations, pour communiquer, ou pour trouver des pistes de solutions.

Pas besoin de jeter le bébé avec l’eau du bain, le web a aussi de nombreux avantages.

Quand faut-il dès lors s’inquiéter ?

2. Les signaux qui doivent tirer la sonnette d’alarme :

  • Une tendance à y passer de plus en plus de temps pour maintenir un certain taux de satisfaction.
  • Une priorité grandissante accordée au temps en ligne au détriment de sa vie sentimentale, sociale voire même scolaire ou professionnelle. La place prise par le web devient prédominante.
  • Un temps passé souvent plus long que celui initialement prévu.
  • Une grande difficulté à y mettre un frein alors même que parfois on le souhaiterait.
  • Une irritabilité, nervosité, anxiété, un sentiment de vide abyssal lorsque le comportement est rendu impossible ou freiné par d’autres personnes.

Mais aussi un physique en dérive :

Autres points à surveiller :

  • Engourdissements, picotements dans les mains signifiant une atteinte du canal carpien.
  • Des maux de tête qui peuvent devenir chroniques.
  • Des picotements et une sécheresse dans les yeux.
  • Maux de dos liés à de mauvaises postures devant l’ordi.
  • Des repas sautés et une malbouffe axée sur la rapidité (pour pouvoir retourner ou rester devant l’ordi).
  • Une hygiène corporelle plus régulièrement bâclée.
  • L’apparition de troubles du sommeil.

Et un psychologique en montagnes russes

 

  • Autant le sujet peut-être en proie à des sensations agréables voire euphoriques, avec excitation anticipative des séances à venir ; autant il traversera aussi des sentiments de vide, de mal-être, de frustration, d’anxiété lorsqu’il sera hors ligne ou que cela ne fonctionnera pas comme il l’aurait voulu (jeux). Dans certains cas, des sentiments de honte et de culpabilité peuvent suivre de longues sessions en ligne.

Notons que tous ces éléments auront tendance à s’installer de façon insidieuse, progressive, l’air de rien.

3. Le web comme amplificateur de tendances addictives (ou pas) déjà latentes

Une confusion peut aussi s’installer lorsqu’internet vient en fait juste favoriser une dépendance déjà existante.

La dépendance aux jeux, autrefois apanage des casinos, peut ainsi trouver une place de rêve dans la tranquillité de son salon.

Les acheteurs compulsifs y trouveront aussi une porte ouverte facile d’accès, rapide et permettant des emplettes en cachette.

Les addicts au sexe ou à la masturbation verront par le biais du web un levier en or pour apaiser leurs pulsions.

Les personnes en mal de compagnie ou en proie à une grande solitude trouveront grâce au réseaux sociaux une illusion de lien, des signes de reconnaissance, le sentiment de se créer un personnage plus important…passant ainsi de nombreuses heures sur les messageries.

Et puis il y a ceux qui vont chercher au travers de leur ordi un moyen de fuir une vie qui ne leur convient plus, un couple en dérive, une vie professionnelle frustrante. Il s’agit alors d’oublier et de porter son attention sur autre chose. Ce qui en soi est classique dans tout comportement de dépendance.

4. Des sites plus addictifs que d’autres

Un consensus semble se dégager pour les jeux vidéo en ligne avec leur cortège de symptômes associés : troubles anxieux, troubles de déficit de l’attention, phobie sociale, état dépressif.

Les jeux en ligne seraient davantage conçus pour activer des shoots importants de dopamine et une envie de toujours aller plus loin, sans répit avec en point de mire une récompense.

Les concepteurs ont en effet l’art de créer des effets multiples, trépidants et des chasses frénétiques dans leurs jeux laissant le jugement et la raison de l’individu complètement ramollis.

5. Envie de vous tester ?

Pour les jeux en ligne :

 

Test de Griffiths

  • Je joue presque tous les jours.
  • Souvent sur de longues périodes (3 à 4 heures).
  • Je joue pour l’excitation que j’en retire.
  • Je suis de mauvaise humeur quand je ne peux pas jouer.
  • Je délaisse les autres activités (sociales, …).
  • Je joue au lieu de faire mes devoirs/ mon travail.
  • Je n’arrive pas à diminuer mon temps de jeu.

Un « oui » à plus de 4 critères indique une pratique excessive avec probablement la présence d’autres troubles associés.

 

Pour internet en général :

 

Questionnaire de Kimberly Young

  • Vous sentez-vous préoccupé par internet (en pensant à votre dernière connexion ou en anticipant la suivante ?
  • Éprouvez-vous le besoin de surfer pendant des périodes de plus en plus longues sans être rassasié ?
  • Avez-vous tenté à plusieurs reprises et sans succès de limiter ou de contrôler votre temps passé sur internet ?
  • Vous sentez-vous épuisé, patraque, déprimé ou irritable lorsque vous essayez de limiter ou de stopper votre usage du réseau ?
  • Restez-vous sur le net plus longtemps que prévu ?
  • Avez-vous mis en danger une relation, votre emploi, une opportunité de carrière à cause de l’usage d’internet ?
  • Avez-vous menti à votre entourage pour disposer de plus de temps sur internet ?
  • Utilisez-vous internet comme un moyen de vous évader de vos problèmes quotidiens ou pour échapper à des sentiments négatifs ?

« Oui » à plus de 3 éléments ? Attention ….

En sortir…

Commencez par faire le point et vous observer avec bienveillance pendant deux semaines (prenez des notes 😉

A quelle fréquence vous connectez-vous ?

Durée ?

Sentiments et pensées avant ?
Comportements associés ? (Nourriture, masturbation, achat…)

Type de sites consultés ?
Sentiments après ?
Reproches de l’entourage ?
 

Le bilan étant fait, voyez si l’autodiscipline peut suffire :

Définissez des objectifs réalistes et progressifs de réduction du temps dédié au web.

Définissez des durées plus précises et mettez une alarme sur votre GSM pour vous rappeler à l’ordre.

Voyez si vous pouvez éliminer certains sites plus problématiques à vos yeux ?

Ça marche ? Alors ok ! Reste à garder le cap pour pouvoir vivre d’autres moments agréables en dehors du net

Ça ne marche pas ? Où est-ce que cela coince ?

En cas de difficulté, n’hésitez pas à vous faire soutenir ! Il existe des thérapies pour vous aider (TCC, ACT, Hypnose éricksonienne…)

Si c’est un adolescent qui est en souffrance, une thérapie familiale pourra être très utile et s’adjoindre à la thérapie individuelle.

Conclusion :

 

Tout temps passé devant l’ordi n’est pas une addiction, le web fait partie de notre paysage quotidien et a aussi ses bienfaits.

Pour certains, une passion peut s’installer : si elle reste sereine, librement choisie et qu’elle engendre des sentiments de satisfaction, de bien-être et de plaisir sans porter atteinte aux autres secteurs de vie, pas de souci ! C’est une passion comme une autre.

Si par contre, cette « passion » engendre des sentiments de souffrance, de désœuvrement et de vide quand vous êtes loin de la toile et que vos autres secteurs de vie commencent à s’éteindre au profit d’internet alors il est peut-être temps d’explorer ce qui est en train de se passer dans votre existence…avec bonté.

Je vous souhaite une semaine empreinte de douceur de vivre

Florence : Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !

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