Janvier est le mois des soldes…

Si pour beaucoup, le shopping reste une activité agréable, pour d’autres il est devenu une obsession qui envahit l’esprit et met en péril tous les secteurs de leur vie.
Mais que vivent donc ces « addict » du shopping ?

Pourquoi en sont-ils arrivés là ?

Quelles pistes envisager pour sortir du tunnel ?

 

D’abord, de quoi parle-t-on ?

Les personnes souffrant d’achats compulsifs se reconnaissent à différents critères :

  • Des pensées intrusives et envahissantes autour de l’idée d’acheter.
  • Une impulsion irrépressible de faire des achats et ce indépendamment du fait de pouvoir se le permettre financièrement.
  • Une incapacité à réprimer ces pulsions malgré des efforts répétés pour y mettre fin.
  • Une perte de temps colossale passée à la préparation, l’achat et la digestion du comportement après être passé(e) à l’acte.
  • Un envahissement progressif de la maladie sur les autres sphères de vie (vie privée, sociale, professionnelle).
  • Une impossibilité de freiner le comportement malgré toutes les difficultés qui peuvent en découler.
  • Un état fébrile et agité si la compulsion ne peut être mise en action ou si elle  est freinée par quelqu’un.
  • Une tendance à faire ses achats en cachette voir même à dissimuler les achats chez soi.
  • Un sentiment de honte et de culpabilité une fois le comportement assouvi.
  • Une position souvent de déni face aux difficultés financières engendrées (à noter que ce symptôme peut conduire à de véritables situations de surendettement).
  • In fine, peu de plaisir après l’achat et souvent ce dernier est peu utilisé.

A ne pas confondre avec :

  • Une compulsion d’achat chez une personne souffrant de bipolarité. Dans ce cas, la perte de contrôle apparait exclusivement en phase maniaque.
  • L’acheteur émotionnel qui va dépenser lorsqu’il est submergé par une émotion tant positive que négative. Le besoin est ici un besoin de compensation ou de récompense. La frénésie est alors ponctuelle.
  • L’acheteur en proie à une impulsion de temps en temps : tout d’un coup une décision s’impose et le contrôle n’opère pas (cfr : décider soudainement de changer la déco de sa maison ou d’acheter un nouveau véhicule alors que ce n’était pas au programme). La culpabilité est en général peu présente.
  • L’acheteur fanatique ou collectionneur : là, il s’agit de dépenser pour des objets spécifiques en lien avec une passion ou une collection. Dans ce cas, la personne peut agir aussi bien de façon impulsive que réfléchie. L’objet une fois acquis apporte plaisir et satisfaction. Ici la personne désir posséder, est euphorique à l’idée d’acquérir plus  et a souvent des obsessions de rangement, de classement par rapport à sa collection.
  • L’acheteur des soldes : qui peut dépenser de manière frénétique durant une courte période et ce en vue des faire des économies le reste de l’année.

Dans le cas des Binge Buyers ou addict au shopping, l’achat vise plus à apaiser une tension qu’à produire un véritable plaisir. C’est à son mal-être existentiel et à ses angoisses que l’individu tente d’échapper en achetant sans fin. Posséder n’est pas son besoin premier,  le plaisir qui suit l’acquisition est de bien courte durée et fait rapidement place à des remords.

Des origines multiples :

  • Des antécédents d’addiction dans la structure parentale ou familiale.
  • Une hypersensibilité et une tendance marquée au perfectionnisme : cette alliance créant une forte pression chez la personne, le passage à l’acte d’achat va servir de soupape.
  • Les personnes HP ou TDHA peuvent aussi être plus sujettes à ce type d’addiction.
  • Un grand sentiment d’insécurité que la personne tendra de pallier à travers  l’acquisition d’objets qui vont venir « remplir » sa vie.
  • Un manque cruel d’estime de soi.

Ce dernier point est sans doute un élément clé :

Acheter va permettre pour certains de se donner une image sociale plus importante et d’avoir la reconnaissance d’un certain milieu…

Acheter va permettre de se donner de l’importance le temps de l’achat…

Acheter va permettre de fuir toutes les idées sombres qui hantent l’individu…

Acheter des vêtements, des bijoux, des produits de beauté va pallier une apparence qu’on déteste injustement…

Acheter pour réduire l’anxiété …

Du moins dans un temps immédiat ….

Des éléments déclencheurs tant internes que externes

Internes :

  • Un débordement émotionnel, une souffrance, une perte, un état dépressif …que la recherche d’un achat pourra effacer pendant quelques heures.

Externes :

  • Le marketing qui va venir titiller nos points sensibles et nous donner l’impression qu’on sera mieux, plus beau, plus fort en ayant tel objet.
  • La mise en place alléchante dans les magasins.
  • La gentillesse d’un vendeur, l’empathie d’une vendeuse.
  • Le web : qui par essence va accélérer le passage à l’acte
  • Des promotions sensationnelles donnant le sentiment qu’on ne peut pas les manquer.
  • Des achats à crédit.
  • Une société basée sur la compétition et le rendement engendrant stress et frustrations en tous genres.

Entendons-nous bien, ces éléments pris isolément ne vont pas générer une addiction chez tout le monde. C’est l’interaction entre une fracture psychologique et la société de consommation qui va produire le cocktail explosif.

Pendant et après achat …

Pendant :

Adieu stress, tristesse, pensées négatives ! L’achat est la solution qui va nous sauver de cette vie de merde ou de notre vide existentiel.

L’état est alors un véritable état hypnotique, un état de transe : quelle joie de planer ainsi !

La raison n’a plus sa place et ne sera plus entendue. Elle aura beau vous chuchoter que vous n’avez pas les moyens pour l’instant, sa voix sera balayée en une fraction de seconde !

L’objet obtenu est gratifiant et vous procure durant quelques instants plaisir et plénitude.

Après :

Oh rage et désespoir…

La vague d’émotions négatives revient tel un tsunami apportant en plus honte, remords et culpabilité.

La raison réapparait et constate avec effroi les dégâts immédiats ou à venir.
Pire encore : le bilan d’achats inutiles ou effectués en double, le constat que finalement ce vêtement ne nous va pas du tout.

Si la personne vit en couple ou en famille, se pose alors la question de cacher le butin pour éviter les remarques désobligeantes, moralisatrices ou une étiquette de matérialiste.

J’en profite pour rebondir sur ce dernier terme car la personne en souffrance n’est justement pas superficielle et matérialiste. Même si le symptôme peut donner cette impression à l’entourage, ce n’est pas du tout le problème.

Pistes de départ pour s’en sortir

  • Tout commence par : reconnaître et accepter le symptôme !
  • Pourvoir en parler à un proche bienveillant.
  • Chercher une aide thérapeutique.
  • Faire du shopping accompagné(e) et sans carte de crédit (astuces inopérantes pour les achats en ligne chez soi )
  • Travailler son estime de soi, développer sa capacité à s’affirmer et trouver d’autres moyens de lâcher la pression interne.

Conclusion :

Si vous souffrez de ce trouble, osez solliciter de l’aide : vous n’êtes pas une mauvaise personne, vous êtes en souffrance. Arrêtez de vous juger vous-même, de vous culpabiliser. Entreprenez un chemin de compréhension envers votre propre personne avec bienveillance.

Si un proche vous paraît souffrir de cette addiction, ne le jugez pas, ne le réprimandez pas, ça ne sert à rien et il se dévalorise déjà très bien tout seul. Voyez ensemble les solutions à adopter en acceptant de trébucher et de ne pas tout prendre sur votre dos. Vous n’êtes pas non plus responsable de l’évolution de l’autre.

Je vous envoie le plein de douceur et de confiance.

Florence : Pour potentialiser votre bien-être et vous aider à devenir la meilleure version de vous-même !

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